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Côte d’Ivoire : trente-deux manifestants condamnés à trois ans de prison à Abidjan

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Abidjan, 21 octobre 2025.

À quatre jours du premier tour de la présidentielle ivoirienne, la justice a condamné, mardi, trente-deux personnes à trois ans de prison ferme pour “troubles à l’ordre public” et “attroupement non autorisé”.

Selon le tribunal des flagrants délits d’Abidjan, les condamnés auraient participé à une manifestation interdite organisée le 11 octobre à l’appel du Front commun, coalition regroupant le PDCI et le PPA-CI.

Des accusés qui contestent toute implication

Les quarante prévenus entendus lors de l’audience ont tous nié les faits. Plusieurs ont affirmé avoir été interpellés par erreur, alors qu’ils se trouvaient simplement dans le secteur du carrefour Saint-Jean de Cocody, point de départ prévu de la marche.

« J’avais rendez-vous à Saint-Jean et, dès que je suis descendu de mon véhicule, j’ai été arrêté », a déclaré l’un des condamnés.

Le parquet, de son côté, a estimé que les interpellations avaient été effectuées en flagrant délit et dans un contexte de risque élevé de troubles à l’ordre public.

Une défense indignée et un appel annoncé Les avocats de la défense dénoncent une décision “injuste et politiquement motivée”.

Me Roselyne Serikpa, membre du collectif de défense, a rappelé qu’aucune marche n’avait effectivement eu lieu, les forces de l’ordre ayant bouclé les lieux dès l’aube.

« Ces condamnations reposent sur du vide juridique », a-t-elle déclaré, annonçant un appel immédiat du verdict.

Les avocats affirment par ailleurs que les arrestations ont été opérées en dehors du parcours prévu, sans preuve tangible d’une participation active à la manifestation.

Une répression accrue à l’approche du scrutin

Ce jugement s’ajoute à une série de condamnations similaires.

La semaine précédente, une cinquantaine d’autres personnes avaient écopé de la même peine.

Au total, plus de 700 individus ont été arrêtés ces derniers jours à travers le pays, selon le ministère de l’Intérieur, qui justifie ces opérations par la volonté de préserver la stabilité nationale.

Les autorités affirment que certaines actions étaient “assimilables à des actes de terrorisme”.

Pour sécuriser la période électorale, plus de 44 000 membres des forces de sécurité ont été déployés sur le territoire.

L’opposition dénonce un climat de répression

Les partis d’opposition y voient une manœuvre politique visant à museler la contestation.

Le PDCI, dirigé par Tidjane Thiam, a dénoncé “un cadre répressif visant à bâillonner l’opposition” et appelle à “un dialogue politique urgent et sincère”.

 

Le Front commun critique notamment l’exclusion de ses leaders, Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Tidjane Thiam (PDCI), de la course à la présidence, ainsi que la candidature controversée du président sortant Alassane Ouattara pour un quatrième mandat.

Plusieurs ONG locales et internationales ont également condamné la multiplication des interdictions de manifester.

Le gouvernement, lui, maintient que ces rassemblements avaient un “caractère subversif”, susceptible de menacer la paix sociale à la veille du scrutin.

 

Source: Afrik.Com

Haoua Sangaré

LETJIKAN

 


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