France-Russie : révélations sur une coopération secrète malgré le gel diplomatique.

Emmanuel Macron et Vladmir poutine

Paris, 10 juillet 2025 – Deux ans de rupture diplomatique entre Paris et Moscou ? Pas vraiment. Dans une interview accordée à LCI, le directeur de la DGSE, Nicolas Lerner, a révélé que les canaux de communication entre les services de renseignement français et russes « n’ont jamais été interrompus », malgré la crise entre les deux pays.

Ces confidences, qui tombent une semaine après l’entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, viennent fissurer le récit officiel d’un gel total des relations. « La coopération en matière de terrorisme islamiste est un impératif. Nous continuons à transmettre des informations, nous continuons à en recevoir », a reconnu le patron du renseignement extérieur français.

Plus surprenant encore, le maintien des échanges avec le SVR, le service de renseignement russe, aurait été encouragé par le président Macron lui-même, qui aurait insisté pour que ces contacts se poursuivent en coulisses, même lorsque les voies diplomatiques officielles étaient à l’arrêt. Lerner a confirmé avoir parlé « à plusieurs reprises » et « encore récemment » avec son homologue russe Sergueï Narychkine, sans qu’aucune communication publique n’ait été faite à ce sujet.

Ces révélations laissent entrevoir un double discours de la France vis-à-vis de ses citoyens et de ses alliés, maintenant discrètement des ponts avec Moscou au nom de la sécurité.

L’Algérie aussi dans le viseur

La Russie n’est pas la seule avec laquelle Paris a joué la carte de la discrétion. Nicolas Lerner a également confirmé la poursuite d’échanges avec l’Algérie, malgré une nette dégradation des relations diplomatiques depuis l’été 2024. Là encore, la lutte antiterroriste est mise en avant comme justification à ces communications informelles, bien que leur intensité ait ralenti.

Haoua Sangaré

LETJIKAN