Gaz : l’Algérie, nouveau pilier de la sécurité énergétique européenne
- Amadou Diallo
- 17 oct.
- 2 min de lecture

Alors que l’Europe renforce ses restrictions sur le gaz russe, l’Algérie s’affirme comme un partenaire stratégique incontournable pour la sécurité énergétique du continent. Forte de ses infrastructures existantes et de sa proximité géographique, elle apparaît comme l’alternative la plus stable et la plus durable face aux approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) venu des États-Unis.
Un repositionnement géopolitique accéléré par la guerre en Ukraine
Le conflit en Ukraine et les sanctions européennes visant le gaz russe ont profondément redessiné la carte énergétique du continent. Les capitales européennes, notamment Rome et Madrid, se tournent désormais vers le sud.
Grâce à ses deux gazoducs stratégiques — TransMed vers l’Italie et Medgaz vers l’Espagne — l’Algérie dispose d’une capacité de transport supérieure à 40 milliards de m³ par an, largement sous-exploitée. À ces infrastructures s’ajoutent les terminaux de liquéfaction d’Arzew et de Skikda, qui permettent d’exporter du GNL vers d’autres marchés européens.
Une montée en puissance d’ici 2030
Selon les estimations de l’Energy Information Administration (EIA), l’Algérie a exporté environ 55 milliards de m³ de gaz vers l’Europe en 2024. Ce volume pourrait atteindre 60 à 65 milliards de m³ d’ici 2030, soit une progression de 10 à 15 %.
Cette croissance serait rendue possible sans investissements majeurs, grâce à une meilleure exploitation des capacités existantes. Le gazoduc TransMed pourrait ainsi voir son débit passer de 21 à près de 30 milliards de m³ par an, tandis que Medgaz fonctionnerait à son niveau maximal d’environ 10 milliards de m³. Les exportations de GNL algérien atteindraient, elles, près de 20 milliards de m³ par an.
Un atout écologique face au GNL américain
Au-delà de la dimension géopolitique, le gaz algérien présente un profil environnemental plus favorable que le GNL américain. Acheminé par pipeline sur de courtes distances, il génère jusqu’à 40 % d’émissions de CO₂ en moins que le gaz liquéfié importé par méthaniers depuis les États-Unis.
Le processus complet du GNL — liquéfaction, transport maritime et regazéification — alourdit considérablement son empreinte carbone, sans compter les fuites de méthane liées à la production et au transport. Pour une Europe engagée dans la neutralité climatique, l’approvisionnement algérien offre donc une option plus propre, plus proche et plus compétitive.
L’Algérie, futur pivot méditerranéen de la transition énergétique
Deuxième exportateur de gaz par pipeline vers l’Union européenne, l’Algérie réunit désormais les trois critères essentiels pour les marchés européens : stabilité politique, proximité géographique et conformité aux engagements environnementaux.
À l’horizon 2030, Alger pourrait ainsi devenir le pivot méditerranéen de la transition énergétique européenne, consolidant sa position de partenaire stratégique au cœur des nouveaux équilibres énergétiques du continent.
Source: Afrik.Com
Haoua Sangaré
LETJIKAN








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