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Seychelles : un scrutin décisif entre lutte antidrogue, corruption et enjeux environnementaux

Drapeau du Seychelles
Drapeau du Seychelles


L’archipel des Seychelles, souvent présenté comme un paradis touristique et classé par la Banque mondiale comme la nation africaine la plus riche par habitant, vit un moment politique crucial. À l’approche des élections présidentielle et législatives prévues le samedi 27 septembre 2025, les électeurs doivent trancher entre deux figures politiques connues, dans un contexte marqué par la crise de la drogue, la corruption persistante et des tensions environnementales.

Depuis jeudi, le vote anticipé a débuté. Des bureaux spéciaux ont été ouverts pour les personnes âgées et les travailleurs essentiels, tandis que les bulletins ont été acheminés par avion vers les îles périphériques, a indiqué Manuella Amesbury, présidente de la commission électorale.

Le scrutin oppose Wavel Ramkalawan, président sortant et ancien prêtre anglican, à Patrick Herminie, ex-président de l’Assemblée nationale et figure du Parti Uni des Seychelles. Ramkalawan, au pouvoir depuis 2020 après six tentatives infructueuses, met en avant la relance économique, la durabilité environnementale et le développement social. Herminie, de son côté, espère un retour au premier plan après avoir dirigé le Parlement entre 2007 et 2016.

Parmi les défis, la crise de la drogue domine les débats. L’ONU a identifié dès 2017 les Seychelles comme un point de transit majeur pour les stupéfiants. En 2023, l’indice mondial de la criminalité organisée a révélé que l’archipel enregistrait le taux d’héroïnomanie le plus élevé au monde, avec près de 10 % de la population dépendante, soit environ 6 000 personnes sur 120 000 habitants. Aucun des deux candidats n’a pour l’heure convaincu : Ramkalawan n’a pas enrayé le phénomène durant son mandat, et Herminie a été critiqué pour son action limitée à la tête de l’Agence nationale antidrogue (2017-2020).

La question de la corruption continue également de hanter la vie politique, malgré un classement flatteur en Afrique subsaharienne. Les électeurs restent marqués par les décennies de gouvernance de France-Albert René, synonymes d’opacité et de favoritisme. La campagne en cours a été ternie par plusieurs scandales, dont une enquête visant le candidat Kisna Louise et des accusations de falsification de diplôme contre Marco Francis.

 

Enfin, un dossier environnemental a accentué les tensions à quelques jours du vote. Le gouvernement sortant est accusé d’avoir loué à long terme une partie de l’île d’Assomption à une société qatarienne pour y construire un hôtel, une décision contestée devant la justice par des militants. La proximité du site avec l’atoll d’Aldabra, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, alimente les inquiétudes quant à la préservation de la biodiversité et à la souveraineté nationale.

Le scrutin du 27 septembre s’annonce donc décisif : il devra déterminer qui, de Ramkalawan ou d’Herminie, saura relever les défis sociaux, économiques et environnementaux de l’archipel, tout en préservant son image de pays prospère et stable dans l’océan Indien.

 

Source: Afrik.Com

 

Haoua Sangaré

LETJIKAN

 


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