Violations de l’espace aérien par Barkhane : Le gouvernement convoque la France devant les N.U
- journaletjikan
- 17 août 2022
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Le gouvernement du Mali, à travers son ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, a saisi 16 aout dernier, le conseil de sécurité des nations unies sur les violations de son espace aérien par la Force Barkhane.
Dans les communiqués du ministère des Affaires Etrangères, le gouvernement dit avoir constaté des violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises. Il accuse la France de recourir aux vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, sans autorisation des autorités maliennes.
Le gouvernement affirme que les Forces armées maliennes, munies de nouvelles capacités, ont enregistré plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers.
Le communiqué du ministère des Affaire étrangères précise que l’activité de l’armée française se résume par des incursions des services de contrôle aérien, les cas d’extinction des transpondeurs dans le but de se soustraire au contrôle, d’atterrissage d’hélicoptères dans des localités hors aérodromes, sans autorisation préalable et de nombreux vols d’avions de renseignements et de drones évoluant à haute altitude.
La lettre du ministre Diop adressée au chef de l’ONU cite des cas violation qui date depuis avril. Selon le document le dernier cas date d’août 2022. « Du 06 au 07 août 2022, nuitamment, un hélicoptère a atterri aux environs de la forêt de Ougrich au sud de Lerneb et Aratène, cercle de Goundam, région de Tombouctou et a embarqué 2 éléments Ibrahim Ag Baba, lieutenant d’Abou Talha, chef de l’Emirat de Tombouctou pour une destination inconnue », explique la lettre.
Aussi, poursuit la lettre, dans la nuit suivante un hélicoptère Chinook a survolé des renforts FAMa de Gao en mouvement à 37 Km de Tessit, dans la direction opposée de progression.
« Le Chinook, surpris dans ses activités, a subitement repris de l’altitude. Les recoupements du Poste de Commandement Interarmées de Théâtre (PCIAT) Est auprès des partenaires n’ont plus permis de confirmer l’origine de l’aéronef. Dans la même journée du 8 août 2022, une patrouille des FAMa est sortie de Labbezanga pour rechercher en vain un colis largué par Barkhane à 03 Km Est dudit poste », peut-t-on lire dans la lettre.
Selon le ministre des affaires étrangères depuis l’annonce du retrait de Barkhane, les aéronefs militaires maliens font l’objet d’entraves régulières, par des manœuvres retardatrices visant à réduire leur efficacité et à rallonger leurs délais de réaction.
« Le gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », dénonce-t-il.
Le Mali a déploré ces actes de la France qui constituent une agression et violation de la résolution 3314 des Nations-Unies. Ainsi, les autorités maliennes ont invité le Conseil de sécurité des Nations-Unies à œuvrer afin que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali » et à se conformer à la légalité internationale.
Source : Le Tjikan par Adama DAO
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