Assimi Goïta à la réception de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation : « Le Mali s’assume. Le Mali décide. Le Mali se relève ».
- Amadou Diallo
- 28 juil.
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Le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, a présidé ce 22 juillet 2025 au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la cérémonie de remise officielle du projet de Charte nationale pour la paix et la réconciliation. Un moment fort, marqué par un discours sans équivoque sur la souveraineté du Mali et la volonté affichée des autorités de rompre avec les ingérences extérieures.
Devant une assistance nombreuse et acquise à sa cause, le chef de l’État a dénoncé les conséquences de l’Accord d’Alger de 2015, estimant qu’il a été largement influencé par des acteurs étrangers.
« Cet accord donnait l’impression que le Mali appartenait à tout le monde, sauf aux Maliens eux-mêmes », a-t-il déclaré, dans un ton ferme.
Le président Goïta a dressé un tableau sombre de la situation passée du pays, entre insécurité, perte de souveraineté et frustration populaire :
« Il y a eu un temps où nous n’avions même plus de pays. On ne pouvait plus se déplacer librement, de jour comme de nuit », a-t-il rappelé, soulignant l’ampleur de la crise traversée.
Dans une critique directe, il a mis en cause l’attitude de certains États et institutions internationales qu’il accuse d’avoir agi selon leurs propres intérêts, au détriment de ceux du peuple malien :
« Des pays étrangers, de grandes organisations, chacun tirait la couverture de son côté. Résultat : ce sont les Maliens qui perdaient », a-t-il affirmé.
Dans cette dynamique de rupture, le président de la Transition a annoncé un recentrage des solutions sur les acteurs nationaux :
« Nous avons décidé de reprendre notre destin en main, en sollicitant nos autorités morales pour trouver des solutions maliennes à des problèmes maliens. Ceux qui ne veulent pas en faire partie, qu’ils restent à l’écart », a-t-il lancé.
Le ton du discours s’est durci à mesure que le président posait les jalons d’un nouvel ordre politique basé sur une souveraineté assumée :
« Nous ne laisserons plus personne écraser notre pays. Il est temps d’être nous-mêmes, quoi qu’il en coûte », a-t-il martelé.
S’appuyant sur une métaphore significative, il a illustré la résistance de ceux qui perdront leurs avantages :
« Quelqu’un habitué à manger du beurre, quand tu lui retires ça, il crie. Mais nous allons faire sortir toutes les mains étrangères de nos affaires. »
Pour conclure, Assimi Goïta a invoqué l’histoire glorieuse du Mali, notamment la Charte du Kouroukan Fouga, rappelant que la souveraineté du pays s’inscrit dans une tradition millénaire d’indépendance et de gouvernance.
« Où que l’on aille, quand on parle du Mali, on reconnaît la grandeur de son histoire », a-t-il souligné, avant d’achever son adresse sur une note de détermination :
« Désormais, que nul ne vienne nous dire quoi faire chez nous. Le Mali s’assume. Le Mali décide. Le Mali se relève. »
Cette cérémonie, à la fois symbolique et politique, marque une étape importante dans le processus de refondation nationale, et témoigne de la volonté des autorités de placer la souveraineté au cœur de la trajectoire future du pays.
Haoua Sangaré
LETJIKAN
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