Bénin : trois policiers tués dans une attaque contre le commissariat de Segbana, à la frontière nigériane

Une nouvelle attaque meurtrière a endeuillé le nord du Bénin dans la nuit du 5 au 6 octobre. Le commissariat de Segbana, localité située à plus de 700 kilomètres au nord de Cotonou, a été la cible d’un assaut armé d’une rare violence. Selon plusieurs sources sécuritaires, trois policiers ont été tués et un quatrième est porté disparu. L’attaque a visé le poste frontalier de Wara, à proximité immédiate du Nigeria, dans une zone déjà marquée par une recrudescence d’incidents sécuritaires.

Des pertes auraient également été enregistrées parmi les assaillants, bien qu’aucun bilan officiel n’ait encore été communiqué.

L’alerte donnée, des unités spéciales ont été dépêchées sur place pour sécuriser la zone et poursuivre les assaillants. D’après des sources locales, un des auteurs présumés de l’attaque aurait été capturé au cours des opérations. Une enquête a été ouverte afin d’éclaircir les circonstances exactes du drame. Pour l’heure, aucun groupe n’a revendiqué l’attaque et le gouvernement béninois n’a pas encore réagi publiquement. Ce nouvel épisode intervient moins d’un mois après une autre attaque, le 10 septembre, contre le commissariat de Kalalé, à 85 kilomètres de Segbana, qui n’avait alors fait aucune victime.

Pour Abdel-Aziz Mossi, expert en radicalisation et extrémisme violent, cette attaque s’inscrit dans une stratégie désormais bien identifiée : « Les groupes armés ciblent les structures les plus visibles de l’État, notamment les commissariats et postes frontaliers ». Face à cette menace persistante, les autorités béninoises sont appelées à renforcer la sécurité dans les zones frontalières et à protéger davantage les forces de l’ordre. Dans la région de Segbana, la population, sous le choc, réclame des mesures urgentes pour restaurer la sécurité et mettre un terme à la montée des violences dans le nord du pays.

Haoua Sangaré

LETJIKAN