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Cameroun : une enseignante tuée lors d’une manifestation post-électorale à Garoua

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Garoua, 21 octobre 2025.

Une enseignante du primaire a été mortellement touchée par balle, mardi 21 octobre, lors de la dispersion d’une manifestation dans le quartier de Poumpoumré, à Garoua, dans le nord du Cameroun. Le rassemblement protestait contre ce que les manifestants dénoncent comme une fraude électorale à l’issue de la présidentielle du 12 octobre.

Une manifestation qui tourne au drame

Des centaines de personnes se sont réunies pour contester les résultats non officiels du scrutin, qui placeraient le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, en tête avec plus de 50 % des voix. Les partisans d’Issa Tchiroma Bakary, candidat de l’opposition, estiment pourtant que leur favori est le véritable vainqueur.

Selon plusieurs témoins et médias locaux, des tirs ont éclaté lorsque les forces de sécurité sont intervenues pour disperser la foule. La victime, qui rentrait de son école arabe, ne participait pas à la manifestation.

Tensions dans le fief de l’opposition

Garoua, bastion d’Issa Tchiroma, connaît depuis l’annonce des premiers résultats des manifestations quotidiennes. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des foules brandissant des pancartes : “Non au hold-up électoral” ou “Tchiroma, notre président élu”.

Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a confirmé l’arrestation de 20 personnes et condamné les “actes insurrectionnels”, avertissant que toute tentative de déstabilisation serait sévèrement réprimée. Cependant, il n’a pas fait mention de la mort de l’enseignante, ce qui a suscité de vives réactions de la part de la société civile et d’ONG locales.

Pression sur le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel doit annoncer les résultats définitifs ce jeudi à Yaoundé. L’institution, déjà critiquée pour son manque d’indépendance, fait face à une pression sans précédent, l’opposition et la société civile réclamant transparence et impartialité. De son côté, Elections Cameroon (ELECAM) assure que le dépouillement est terminé et que les résultats provisoires ont été transmis.

Appels à une enquête indépendante

Le contexte politique du Cameroun reste tendu, avec un président de 92 ans candidat à un énième mandat. Les élections sont régulièrement contestées, mais les violences de mardi, ayant entraîné des morts et plusieurs arrestations, suscitent une attention particulière de la communauté internationale.

Amnesty International a appelé à une enquête indépendante sur la mort de l’enseignante et les violences associées, ainsi qu’à la protection du droit à manifester pacifiquement.

 

Source: Afrik.Com

 

Haoua Sangaré

LETJIKAN


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