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Nécrologie : Ali Badra Keita tire sa révérence

  • Photo du rédacteur: TJIKAN
    TJIKAN
  • 29 sept. 2021
  • 2 min de lecture

Natif de Fantéréla, dans la région de Koutiala, dans les années 30, il était loin d'être prédestiné au métier de la plume et du micro. Après ses études primaires, il est orienté à Bamako au collège Jean Louis Monod, pour suivre des études de comptabilité. Suite à des troubles de la vue et n'ayant pas les moyens d'y remédier, il retourne dans son village.

De là, lui vient l'idée de s'exiler en Haute Volta voisine, plus précisément à Bobo Dioulasso où réside un membre de sa famille. Après avoir exercé dans divers secteurs, il trouve grâce à son niveau d'instruction (il s'était inscrit en cours du soir et avait étudié jusqu'au premier bac), un emploi de secrétaire comptable, dans une entreprise française de la place.

Quelques années plus tard, il retourne au pays, à la faveur de l'indépendance. Il est affecté au ministère de l'information où il travaille pendant 3 ans, avant d'obtenir une bourse en journalisme pour l'ex-Union Soviétique. À son retour, vers la fin des années 60, il prend fonction au quotidien national d'information (L'Essor) et y restera jusqu'à sa retraite au milieu des années 90.

Fondateur en 1970 de l'Union des journalistes sportifs africains, en compagnie de Tshimpupu Wa Tshimpupu, il a couvert plusieurs événements sportifs africains et mondiaux durant sa carrière. Entre autres, les CAN 72 et 74, les JO de Munich. Il se souvient de ce matin, où il se voit refuser l'accès au village olympique, où il passe tous les jours pour recueillir les nouvelles du jour.

Face à son incompréhension, il lui est signifié que le village est bouclé, en raison de la fusillade, qui a eu lieu dans la nuit et qui a causé la mort de 11 athlètes israéliens. Il a été secrétaire général de la fédération malienne de Basketball de 1979 à 1981, sous les magistères d'Amadou Daouda Diallo et d'IsmaelKanouté et membre de l'AFABA (FIBA Afrique).

Devenu un as du micro et de place, il décline une offre d'un ministre d'un pays d'Afrique centrale, qui lui promettait des conditions matérielles, qui n'avaient aucune commune mesure, avec celles du pays. Il se disait qu'il avait une mission pour le pays et qu'il n'avait pas l'intention de s'en éloigner.

Il est auteur de deux ouvrages sur l'histoire du football malien et d'une autobiographie dénommée "le jour où j'ai failli mourir". Dans ce livre, il parle de sa vie et de cette agression dont il a été victime, en 1975, au stade omnisports Modibo Kéïta, de la part d'hommes en tenue. Agression suite à laquelle, il a perdu connaissance et il a cru passer l'arme à gauche. Il relate, aussi, sa détention dans un fourgon cellulaire en Juillet 1997 à Bouaké, quelques minutes avant le match Côte d'Ivoire Mali, par un officier de police, qui l'avait pris pour le marabout de l'équipe malienne, du fait de son accoutrement, alors qu'il se dirigerait vers la tribune de presse.

Affaibli par l'âge et la maladie, il ne paraissait plus en public depuis une demi-douzaine d'années. Il nous a quittés ce jour 25 Septembre 2021, laissant derrière une famille et une presse sportive orphelines. Dors en paix doyen. À Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.

Source : Le Reporter par Mohamed Soumaré/consultant sportif

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