Obsèques de l’adjudant-chef Joseph Mérepin Sagara : la Nation salue un homme d’honneur.
- Amadou Diallo
- 10 juil.
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Bamako, 11 juillet 2025 – La famille, les proches, les amis et une foule émue se sont réunis pour rendre un dernier hommage à l’adjudant-chef Joseph Mérepin Sagara, décédé dans la nuit du 26 juin à l’âge de 92 ans.
Homme de foi, de devoir et d’intégrité, il laisse derrière lui un héritage moral et patriotique unanimement salué.
Un parcours militaire et civique exemplaire
Né à Sagourou, dans le Cercle de Koro (Région de Mopti), Joseph Mérepin Sagara s’est engagé très tôt au service de la Nation. Après avoir intégré l’armée française le 8 janvier 1953, il a servi avec bravoure comme éclaireur de tête durant la guerre d’Indochine, puis sur le front algérien. À l’Indépendance du Mali, il rejoint l’armée nationale et sera affecté dans de nombreuses garnisons stratégiques : Kati, Kayes, Bamako, Ségou, Sévaré, Markala et Camp 1.
Diplômé de l’École Secondaire de la Santé (ESS), il a mis ses compétences au service de ses frères d’armes et de la population jusqu’à sa retraite en 1988. Tout au long de sa carrière, il s’est illustré par un patriotisme sans faille et une discipline irréprochable, des qualités qui lui ont valu douze décorations officielles, dont Commandeur, Officier et Chevalier de l’Ordre National du Mali, la Médaille d’outre-mer, la Croix de guerre et deux Médailles de reconnaissance de la République française.
Un homme de foi et de famille
Chrétien fervent, profondément attaché à sa foi, Joseph Mérepin Sagara a bâti sa vie autour de l’humilité, du dévouement et de la prière. Marié en 1956 à Élisabeth Dogolé Dolo, il était père de 12 enfants, dont trois paires de jumeaux, grand-père et arrière-grand-père aimant. Ses descendants, porteurs de son héritage spirituel et moral, ont salué un « roc » et un guide dont la droiture et la bienveillance resteront gravées dans leur mémoire.
Des hommages nourris d’émotion
Lors de la cérémonie, proches et amis ont dressé le portrait d’un homme rare. « Un médecin plein d’affection, honnête et incorruptible, qui soignait même ses détracteurs avec amour et pardon », a rappelé le Révérend Thaddée Diarra. Sa fille aînée, Mme Joséphine Poudiougou, a évoqué son immense tendresse de père : « Il était un roc, mais ce jour-là je l’ai vu trembler de douleur quand il a compris que j’allais perdre mon enfant. »
Pour le Colonel Mariam Sagara, « il veillait sans relâche sur chacun de nous. Même face aux épreuves, il gardait une foi inébranlable. » D’autres témoignages ont évoqué sa générosité envers les enfants du Camp 1, son rôle de mentor auprès de jeunes soldats et son profond attachement au Mali. « Le Mali-kura a besoin d’hommes comme lui pour avancer », a souligné un proche.
Un héritage qui transcende les générations
Jusqu’à ses derniers jours, l’adjudant-chef Sagara est demeuré un homme de paix, engagé pour le bien commun. Sa rigueur, son humanité et sa foi continueront d’inspirer sa famille et une communauté nationale reconnaissante.
« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi », pouvait-on lire dans l’oraison funèbre, citant l’Apôtre Paul.
Le Mali perd un de ses dignes fils, mais la mémoire du major Joseph Mérepin Sagara demeurera, comme un phare pour les générations futures.
Haoua Sangaré
LETJIKAN
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