Tensions diplomatiques entre les États-Unis et le Nigeria après les menaces de Donald Trump
- Amadou Diallo
- 4 nov.
- 2 min de lecture

Les relations entre Washington et Abuja se sont brusquement tendues après que Donald Trump a menacé le Nigeria d’une intervention militaire « rapide et féroce », l’accusant de persécuter les chrétiens. Le gouvernement nigérian a dénoncé ces déclarations comme une manipulation politique et a proposé un dialogue direct entre le président Bola Tinubu et le président américain, afin de clarifier la situation.
Le cœur de la discorde repose sur les violences communautaires et terroristes qui secouent le pays. Donald Trump accuse les autorités nigérianes de rester inactives face aux attaques contre les chrétiens et a inscrit le Nigeria sur la liste des « Pays particulièrement préoccupants » (CPC) en matière de liberté religieuse. Abuja conteste ces accusations, estimant que la violence touche toutes les confessions et ne doit pas être interprétée uniquement sous l’angle religieux. Le président Tinubu a réaffirmé que la caractérisation du Nigeria comme pays intolérant « ne reflète pas notre réalité nationale ».
Cette rhétorique s’inscrit dans un contexte de lobbying intense des milieux conservateurs et évangélistes américains, qui dénoncent un prétendu « génocide » des chrétiens au Nigeria. Selon des experts, cette exagération médiatique répond davantage à une logique de communication politique qu’à une volonté réelle d’intervention militaire, la loi fédérale américaine n’autorisant aucune action armée pour non-respect de la liberté religieuse.
Abuja a répondu avec diplomatie, soulignant que le pays ne prend pas les menaces « au pied de la lettre » tout en rappelant son attachement à la coopération avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Une rencontre au sommet entre les présidents Tinubu et Trump a été proposée, soit à la State House de Abuja, soit à la Maison Blanche, pour privilégier un dialogue bilatéral direct.
Le Nigeria reste confronté à de graves défis sécuritaires depuis l’insurrection de Boko Haram en 2009, qui a fait plus de 40 000 morts et déplacé deux millions de personnes, sans compter les conflits intercommunautaires et les violences criminelles. Les autorités insistent sur leur volonté d’éradiquer les groupes terroristes et de protéger l’ensemble de la population, quelle que soit sa foi. L’issue de cette rencontre pourrait être déterminante pour la suite des relations entre les deux pays.
Source: Afrik.Com
Haoua SANGARÉ
LETJIKAN








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