Mali : le CNT sous la menace d’une dissolution à l’aube d’une nouvelle charte.
- Amadou Diallo
- 9 juil.
- 2 min de lecture

La question de la dissolution du Conseil national de Transition (CNT) refait surface, attisée cette fois par des velléités de réforme portées au sommet de l’État. Réclamée depuis longtemps par une frange de l’ex-M5 RFP, l’éventualité d’un remaniement profond de l’organe législatif de la transition semble plus que jamais d’actualité, à quelques mois d’une rentrée politique sous haute tension.
Selon des sources proches du dossier, les autorités de la Transition envisageraient d’insuffler un « nouveau dynamisme » au CNT après cinq années marquées par des résistances internes face aux multiples remous politiques. L’idée serait notamment d’assurer une meilleure représentativité des 49 cercles du pays et d’intégrer d’anciens parlementaires pour profiter de leur expérience. Une mesure qui, si elle se confirme, pourrait aussi apaiser un front politique en ébullition depuis la dissolution controversée des partis politiques et associations.
La loi des avantages, point de rupture
Tout serait parti de l’adoption, non sans heurts, de la loi N°2025-31/CNT-RM du 12 juin 2025, qui fixe les indemnités et avantages des membres du CNT. Plusieurs conseillers s’y seraient opposés avec vigueur, forçant les autorités à brandir la menace d’une dissolution pour obtenir le vote du texte.
Dans ce contexte, si le président du CNT, Malick Diaw, semble assuré de conserver son fauteuil, l’avenir des autres membres apparaît des plus incertains. Pour beaucoup, cette éventuelle « deuxième législature » de la Transition pourrait marquer la fin d’une période où certains conseillers s’étaient arrogé un pouvoir jugé excessif.
Un calendrier sous surveillance
Aucune date officielle n’a encore été annoncée, mais tout indique que la dissolution pourrait intervenir après la prestation de serment du chef de l’État sur la version révisée de la charte de la Transition. Les observateurs parient sur une échéance avant le 1er octobre 2025, date de la rentrée budgétaire. Si tel est le cas, la révision de la charte pourrait bien être le dernier acte législatif de plusieurs conseillers actuels.
En attendant, l’inquiétude grandit dans les couloirs du CICB, où certains membres du CNT, désormais qualifiés de « rois plus que le roi lui-même », redoutent d’être sacrifiés sur l’autel de la recomposition politique.
Haoua Sangaré
LETJIKAN
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