Sénégal : un générique de l’hydroxyurée révolutionne la prise en charge de la drépanocytose
- Amadou Diallo
- 20 nov.
- 2 min de lecture

Un tournant majeur vient d’être franchi dans la lutte contre la drépanocytose au Sénégal. Un générique de l’hydroxyurée, baptisé Drepaf, est désormais disponible en pharmacie à un prix réduit de moitié par rapport au médicament original. Ce traitement, accessible et adapté aux besoins des enfants, pourrait améliorer considérablement la prise en charge de cette maladie génétique qui touche environ 10 % de la population sénégalaise.
Un médicament moins cher et enfin adapté aux enfants
Conditionné localement par le laboratoire Teranga Pharma, installé en périphérie de Dakar, le Drepaf se distingue par un dosage spécifiquement formulé pour les enfants, une première dans le pays. Le directeur du laboratoire, Mouhamadou Sow, précise que le médicament peut être administré dès l’âge de neuf mois.
Au-delà de son coût plus abordable, le traitement représente un véritable espoir pour les jeunes patients drépanocytaires. « Il permet de prévenir les crises, réduire la douleur et donner aux enfants la chance d’aller à l’école et de réussir comme les autres », souligne-t-il. Sans prise en charge, la maladie provoque des douleurs aiguës, des complications graves et entraîne la mort de plus de la moitié des malades avant dix ans.
Un enjeu sanitaire majeur au Sénégal et en Afrique
Première maladie génétique au monde, la drépanocytose frappe particulièrement l’Afrique, qui concentre 66 % des cas mondiaux. Au Sénégal, 10 % de la population est porteuse de la maladie, une prévalence qui inquiète les spécialistes.
Selon la professeure Zeynabou Fall, experte de cette pathologie, les projections sont alarmantes : « À l’horizon 2050, il y aura plus de 500 000 naissances par an avec drépanocytose, et 75 % des cas concerneront l’Afrique. » Elle appelle à faire de la maladie « une priorité de santé publique, après le cancer, le paludisme et le diabète ».
Une production locale aux ambitions régionales
Le Drepaf a reçu son autorisation de mise sur le marché en avril dernier, à la suite d’un partenariat entre Teranga Pharma, une ONG internationale et un fabricant indien. À ce jour, 16 000 boîtes ont été conditionnées et mises à disposition des pharmacies du pays.
Le laboratoire prévoit de relancer la production en janvier 2026, avec l’objectif d’exporter le médicament vers les pays voisins dans l’année. Une avancée qui pourrait transformer l’accès au traitement pour des milliers de patients en Afrique de l’Ouest, où la drépanocytose constitue un problème de santé publique encore largement sous-estimé.
Source : Afrik.Com
Haoua SANGARÉ
LETJIKAN








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