Affaire du financement libyen : la cour d’appel de Paris rend sa décision sur la demande de mise en liberté de Nicolas Sarkozy
- Amadou Diallo
- il y a 3 jours
- 2 min de lecture

Paris — La cour d’appel de Paris doit trancher ce lundi à 13h30 sur la demande de mise en liberté déposée par les avocats de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, incarcéré depuis trois semaines dans le cadre de l’affaire dite du « financement libyen ».
L’audience de la matinée, particulièrement suivie par la presse nationale et internationale, illustre la portée politique et judiciaire inédite de ce dossier, le premier à concerner un ancien chef d’État sous la Ve République.
Vers une libération sous contrôle judiciaire ?
Lors de l’examen de la requête, le parquet général s’est prononcé en faveur d’une mise en liberté sous contrôle judiciaire. Si la cour suit ces réquisitions, Nicolas Sarkozy pourrait quitter la prison de la Santé dès ce lundi, après les formalités de levée d’écrou.
Les magistrats restent toutefois libres de fixer les conditions précises de ce contrôle : assignation à résidence, port d’un bracelet électronique, restrictions de déplacement ou interdiction d’entrer en contact avec des personnes impliquées dans l’affaire.
Une incarcération sans précédent
Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison ferme, dont une partie assortie d’un mandat de dépôt immédiat, pour association de malfaiteurs. Le tribunal correctionnel de Paris l’a reconnu coupable d’avoir laissé ses proches solliciter la Libye de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne présidentielle de 2007.
Cette condamnation, assortie d’une exécution provisoire, a conduit à son incarcération dès le 21 octobre, un événement inédit dans l’histoire de la République française.
L’examen de la demande de mise en liberté repose non sur la gravité des faits, mais sur les critères de la détention provisoire prévus à l’article 144 du Code de procédure pénale : risque de fuite, pression sur les témoins, altération des preuves ou risque de récidive.
Une décision à haute valeur symbolique
La perspective d’une libération divise la classe politique. À droite, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a déclaré « souhaiter évidemment » la remise en liberté de Nicolas Sarkozy, tout en appelant au respect des décisions de justice.
À gauche, le député François Ruffin estime au contraire que l’ancien chef d’État doit « rester en prison le plus longtemps possible », jugeant la condamnation proportionnée aux faits reprochés.
Plus mesurée, Ségolène Royal, adversaire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, a rappelé qu’il s’agissait de « l’application normale de la jurisprudence », tout en invitant à ne pas faire de l’ancien président « ni une victime, ni la cible d’un acharnement ».
Un tournant judiciaire
La décision de la cour d’appel, attendue dans l’après-midi, marquera une étape décisive dans une procédure qui continue de bousculer les frontières entre pouvoir politique et justice.
Quelle que soit l’issue, ce jugement constituera un précédent majeur dans l’histoire contemporaine de la France, où jamais un ancien chef d’État n’avait été détenu.
La réponse des juges est attendue à 13h30 précises, dans un climat mêlant attente judiciaire, tensions politiques et attention médiatique internationale.
Haoua SANGARÉ
LETJIKAN








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