ÉTATS-UNIS : LA FIN DES PROTECTIONS POUR LES SUD-SOUDANAIS, UNE DÉCISION INCOMPRÉHENSIBLE FACE À LA CRISE HUMANITAIRE
- Amadou Diallo
- il y a 39 minutes
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Washington, le 12 novembre 2025 – #International #SoudanDuSud
L’administration Trump a annoncé la fin des protections contre l’expulsion accordées aux ressortissants du Soudan du Sud vivant aux États-Unis. Cette décision, qui s’inscrit dans le démantèlement progressif des programmes de protection temporaire (TPS), suscite l’indignation de nombreuses organisations humanitaires. Elle intervient alors que les Nations unies alertent sur un risque de reprise des violences dans ce pays plongé dans le chaos politique et économique.
Un retour forcé vers le désastre
Pour les observateurs, cette mesure défie toute logique humanitaire. Le Soudan du Sud, miné par la corruption et les conflits armés, demeure l’un des États les plus fragiles au monde. Renvoyer des personnes vers un pays où la survie quotidienne relève du miracle est perçu comme une décision inhumaine et irresponsable. Les bénéficiaires du TPS sud-soudanais ne sont pas des migrants économiques, mais des rescapés d’un effondrement étatique.
Un État en déliquescence
Le Soudan du Sud détient aujourd’hui le triste record d’être l’un des pays les plus corrompus au monde. Selon plusieurs enquêtes internationales, des milliards de dollars de revenus pétroliers ont été détournés par les élites dirigeantes. Le président Salva Kiir lui-même avait reconnu dès 2012 la disparition de plus de 4 milliards de dollars des caisses de l’État. Depuis, la situation s’est aggravée : villas luxueuses à Nairobi, comptes offshore et enrichissement illicite contrastent avec la misère extrême de la population, dont 80 % vit sous le seuil de pauvreté absolue.
La kleptocratie au pouvoir
Cette corruption structurelle entretient un cycle de violence permanent. Les conflits armés sont instrumentalisés par les dirigeants pour préserver leur accès aux ressources. Des milices financées par des politiciens véreux exploitent les divisions ethniques, transformant le pays en un champ de bataille au service de la prédation. L’aide internationale, qu’elle soit alimentaire, sanitaire ou éducative, est régulièrement détournée ou revendue, aggravant encore la souffrance des populations.
Un contexte humanitaire désespéré
Depuis son indépendance en 2011, le Soudan du Sud a vu s’effondrer tous les espoirs nés de sa libération. Malgré des ressources pétrolières considérables et un soutien international massif, le pays s’est enfoncé dans le chaos. Les infrastructures sont à l’abandon, les services publics inexistants, et les institutions vidées de toute crédibilité. Les rapports récents de l’ONU évoquent même une situation « pré-génocidaire » dans certaines régions, où les violences intercommunautaires se multiplient.
Une mesure en totale contradiction avec la politique américaine
La décision de Washington soulève une profonde incohérence. D’un côté, les États-Unis maintiennent des sanctions ciblées contre les dirigeants sud-soudanais accusés de corruption et de violations des droits humains ; de l’autre, ils s’apprêtent à renvoyer des civils innocents vers ce même enfer qu’ils condamnent officiellement. Cette politique paradoxale met en danger des milliers de personnes intégrées depuis des années, dont les enfants sont souvent nés sur le sol américain.
Un appel à la responsabilité internationale
Pour les défenseurs des droits humains, renvoyer les Sud-Soudanais dans leur pays d’origine reviendrait à les condamner à une mort certaine. Le Soudan du Sud n’a ni la capacité ni la volonté d’accueillir ces rapatriés. Dans une région déjà instable, cette décision pourrait en outre accentuer les tensions humanitaires et géopolitiques. Les
États-Unis, qui ont largement soutenu l’indépendance du pays en 2011, sont appelés à reconsidérer leur position au nom des valeurs qu’ils revendiquent : la protection des plus vulnérables et la défense des droits fondamentaux.
Une tragédie politique et morale
La situation sud-soudanaise illustre le naufrage d’un État dévoré par ses propres dirigeants. Salva Kiir et Riek Machar, les deux figures historiques du pays, portent une responsabilité écrasante dans la destruction de leur nation. Leur enrichissement personnel s’est bâti sur la misère de millions de citoyens. Face à ce désastre, la décision américaine apparaît non seulement injustifiable, mais moralement indéfendable.
Renvoyer des familles vers un pays en ruine, où la corruption tue plus sûrement que la guerre, c’est tourner le dos à l’humanité. Pour de nombreux observateurs, cette décision marque un recul majeur dans la politique étrangère américaine et un échec de la solidarité internationale.
Source : Afrik.Com
Haoua SANGARÉ
LETJIKAN








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