Crise frontalière entre le Niger et le Bénin : Niamey maintient la fermeture malgré les appels à l’apaisement
- Amadou Diallo
- il y a 1 jour
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Les autorités nigériennes conditionnent la réouverture de la frontière à des « garanties sécuritaires concrètes », tandis que les populations frontalières subissent de plein fouet les conséquences économiques du blocus.
Niamey –
« Tant que la sécurité de notre territoire ne sera pas pleinement garantie, la frontière restera fermée », a confié un responsable nigérien sous couvert d’anonymat. À Niamey, la position est ferme : pas de réouverture de la frontière avec le Bénin sans garanties claires.
Malgré les multiples appels à la détente, les autorités de la Transition au Niger persistent. Elles exigent des « signes satisfaisants » de la part de Cotonou avant tout allègement du blocus imposé depuis plusieurs mois. Une mesure qui asphyxie progressivement les échanges économiques entre les deux pays, notamment dans la région de Gaya, où le commerce transfrontalier constituait le principal moteur de l’économie locale.
Des soupçons persistants de présence militaire française
Au cœur du différend : la question sécuritaire. Niamey accuse son voisin béninois d’héberger des soldats français à proximité de Tourou, dans le nord du pays. Selon les autorités nigériennes, ces troupes, expulsées du Tchad, auraient été redéployées fin 2023 avec le soutien du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, stationné au port de Cotonou.
Ces allégations ont été catégoriquement rejetées par Paris et Cotonou. « Il n’y a aucune présence militaire française menaçant le Niger », a assuré une source diplomatique béninoise, rappelant que la coopération militaire entre les deux pays repose uniquement sur des accords bilatéraux transparents.
Un blocus aux lourdes conséquences économiques
Sur le terrain, la fermeture de la frontière a plongé les populations dans une crise économique sans précédent. Marchés paralysés, camions immobilisés, denrées devenues rares : le quotidien des habitants de Gaya et Malanville est de plus en plus difficile.
« Nous étions déjà fragilisés par l’insécurité, et maintenant nous sommes coupés de nos partenaires naturels », témoigne un commerçant local, inquiet pour l’avenir de son activité. Les organisations locales alertent, elles, sur un risque humanitaire croissant si la situation venait à perdurer.
Une impasse diplomatique qui s’enlise
Les tentatives de médiation menées par la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES) peinent à produire des résultats. Le dialogue entre Niamey et Cotonou reste rompu, tandis que la méfiance s’installe durablement.
En l’absence d’avancées concrètes dans les prochaines semaines, le Niger risque un isolement prolongé vis-à-vis de ses partenaires du golfe de Guinée — une situation qui pourrait fragiliser davantage l’équilibre économique et diplomatique de la sous-région.
Source: Afrik.Com
Haoua SANGARÉ
LETJIKAN








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