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Paix et Réconciliation : Au cœur d’une rencontre organisée par la Coordination Kel Ansar et Alliés


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Pour apporter sa contribution dans le cadre des activités de la semaine nationale de réconciliation (SENARE), la Coordination Kel Ansar et Alliés a organisé une conférence débat à l’intention du public, le samedi 17 septembre, au Mémorial Modibo Kéïta, avec comme thème : « La Paix et la réconciliation, facteurs de stabilité et de développement. C’était en présence de plusieurs personnalités. Le panel était composé de Hamah Mohamed, d’Abdoulaye Makou, tous membres de la communauté et de Boubacar Ba, chercheur. Avec le concours du ministère de la Réconciliation, de la Paix, de la Cohésion sociale, chargé de l’Accord de la paix et de la Réconciliation Nationale.

« Ensemble pour la paix, la bonne gouvernance, le développement local et la cohésion sociale entre toutes les communautés », tel est le crédo de cette coordination selon son président Oumar Hammama Ansary Cissé. Et depuis plus d’une décennie que le pays fait face à une crise multidimensionnelle entravant la paix et l’instabilité au Mali. Pour lui, le lancement de cette Semaine Nationale de Réconciliation par le président de la Transition le colonel Assimi Goïta est un appel aux Maliens au pardon, à la tolérance et au vivre ensemble. Donc une initiative qui mérite d’être soutenue par tous. Et avec comme objectif de contribuer à une paix durable, la communauté des Kel Ansar et Alliés ne pouvait pas rester en marge d’une telle initiative qui, selon son président, est une première du genre qui cadre parfaitement avec leur vision et engagement à œuvrer pour l’entente nationale, la paix et la cohésion. A ses dires, cette conférence débat qui s’impose à eux, est un exercice citoyen modèle, qui leur permet de parler spécifiquement de la Paix et la Réconciliation qui sont facteurs de stabilité et de développement.

« A travers cette conférence d’échanges, nous avons voulu parler de la paix et la réconciliation en faveur pour la stabilité et le développement. Il s’agit pour nous de partager les expériences individuellement et collectivement entre les différents acteurs présents pour le vivre ensemble, la cohésion sociale entre les communautés et permettre le développement», a-t-il indiqué.

« Pourquoi depuis plus de 10 ans nous n’avons pas encore la paix ? Qu’est-ce qu’on n’a pas tenté pour la paix ? », a posé Abdoulaye Makou qui estime que c’est intérogations doivent être analysées partout pour mieux diagnostiquer le mal que nous subissons. Selon lui parce que les analyses sont insuffisantes et les vraies questions ne sont pas posées alors que les enjeux sont énormes et les défis demeurent. « On ne sait plus dans la société qui est qui ? Qui doit faire quoi ? Chacun est religieux, commandant, guerrier chacun est président. Chacun est tout et rien à la fois. Il faut le retour à l’ordre, l’anarchie a perduré et souvent se confond à la norme. A qui profite le chaos ? Nous sommes tous victimes de cette situation, soit directement ou indirectement », a-t-il expliqué.

D’après le conférencier, il y a des gens qui pensent pouvoir profiter de la situation. Alors qu’ils se trompent. Pour lui, cette occasion doit être mise à profit pour réconcilier les uns et les autres. Il suffit juste de trouver les bonnes actions qu’il faut mener. Il propose qu’ils aient des dialogues directs francs entre les fils du Mali, des actions qui tissent les liens et renforcent la fraternité. Pour cela, il estime qu’une semaine ne suffit pas. Qu’il faut une année de paix. « Nous voulons une année de paix. De septembre 2022 à septembre 2023 », a-t-il insisté. Avant de rappeler l’importance de l’application de l’Accord. Qui selon lui est un grand pas pour le retour à la paix. Pour les lutter contre le terrorisme, il préconise le dialogue entre l’Etat et ceux qui souhaitent laisser les armes.

Pour Hamah Mohamed, le deuxième paneliste, pour résoudre cette situation et parvenir à la paix, il faut mettre l’option militaire au second plan. Il a évoqué que c’est depuis la rébellion arabo-touareg de 1990 qu’il a eu une crise de confiance entre les populations des régions du Nord et le pouvoir central. Une situation qui s’est aggravée en 2012 avec l’avènement de la crise multidimensionnelle, sécuritaire sociale et politique. Conduisant à la persistance des attaques terroristes. Plusieurs initiatives (politique et militaires) ont été prises pour la paix et la réconciliation depuis des années, mais sans succès. Aussi, malgré les différentes options militaires le Mali s’est embourbé davantage dans une crise croissante. Malgré la signature de plusieurs accords, la situation du pays demeure conflictuelle. « Si la signature de l’accord pour la paix a permis de mettre fin à la belligérance des ex-rebelles et le pouvoir central, il n’en demeure pas moins que le Mali reste plonger dans une insécurité grandissante du fait de la montée inquiétante des extrémistes radicales», a-t-il rappelé en faisant allusion à la précédente guerre de positionnement entre les deux tendances terroristes dans certaines localités du Nord où selon lui plus de 500 civils ont trouvé la mort et qui a fait des réfugiés. Après avoir dénoncé le complot de certains pays contre le Mali, dont la France et la Libye, ainsi que la gestion du pouvoir central caractérisée par la mauvaise gouvernance, la corruption et le clanisme dans les affaires de l’Etat, et au vu de l’inefficacité des différentes démarches entreprises pour la paix, il invite les autorités de la transition à tirer les leçons des échecs de l’initiative précédentes et mettre rapidement en œuvre des mécanismes adaptés aux réalités actuelles. Pour se faire, il propose de diversifier le partenariat pour renforcer la capacité des Famas. De s’atteler au renforcement de capacités de surveillance des frontières, favoriser le concept national et le patriotisme, la mutualisation des informations auprès des populations. Aussi la relance du développement économique du Nord, l’ouverture des dialogues sincères et francs entre les groupes non signataire de l’accord ceux dirigés par Iyad Ag Agaly et Amadou Koufa. La réparation des préjudices causés aux victimes y compris les réfugiés.

Boubacar Ba, le dernier paneliste a rappelé les différentes crises qui ont conduit à cette situation chaotique que le Mali connaît. Il a expliqué les différents types de conflit qu’on a connu et il a conseillé aux autorités de prendre l’exemple sur la Mauritanie qui a réussi à absorber le terrorisme sur son sol. Il leur recommande de prioriser le dialogue et de ne pas s’isoler et isoler le pays qui continue d’encaisser. Aussi de mettre en place une stratégie de dialogue comme le font certaines localités avec les terroristes pour avoir la paix.

Moussa Sékou Diaby

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