RDC : vers la fin de l’épidémie d’Ebola à Bulape

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La République démocratique du Congo (RDC) entrevoit la fin d’une nouvelle épidémie d’Ebola. Selon le ministre de la Santé, Dr Samuel Roger Kamba, le pays pourrait officiellement déclarer la fin de la flambée dans 29 jours, si aucun nouveau cas n’est enregistré dans la zone de santé de Bulape, au Kasaï.

Une riposte maîtrisée dans une zone enclavée

Déclarée dans une région rurale difficile d’accès, l’épidémie d’Ebola à Bulape avait suscité de vives inquiétudes. L’état des routes, le manque d’infrastructures sanitaires et l’isolement de la zone rendaient l’intervention complexe. Malgré ces obstacles, les autorités congolaises, appuyées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et leurs partenaires, ont réussi à contenir la propagation du virus.

La surveillance renforcée, la prise en charge précoce des cas confirmés, la vaccination ciblée et la sensibilisation communautaire ont permis d’interrompre la chaîne de transmission. « Aucun nouveau cas n’a été enregistré cette semaine. Conformément au protocole de l’OMS, il reste 29 jours avant la déclaration officielle de la fin de l’épidémie », a indiqué le ministre de la Santé lors du Conseil des ministres du 31 octobre.

Une 16ᵉ épidémie dans un contexte sanitaire tendu

Depuis la découverte du virus à Yambuku en 1976, la RDC a connu seize épidémies d’Ebola, faisant du pays un acteur de référence mondial dans la lutte contre cette maladie. Cette victoire, si elle se confirme, interviendrait toutefois dans un contexte sanitaire préoccupant. Le choléra connaît une recrudescence, avec plus de 1 200 cas suspects et 28 décès recensés en deux semaines.

Le virus Mpox (variole du singe) reste également sous surveillance, notamment dans les provinces du Sud-Kivu et du Sankuru. Ces foyers rappellent la fragilité du système de santé congolais, confronté à des urgences multiples et à des ressources limitées.

Des progrès notables mais une vigilance constante

Grâce aux vaccins et aux traitements désormais disponibles, la létalité d’Ebola a considérablement diminué ces dernières années. La prise en charge rapide des patients et la coordination des équipes médicales, illustrées à Bulape, témoignent des progrès accomplis. La confiance croissante des populations envers les autorités sanitaires a également joué un rôle décisif dans la réussite de la riposte.

Un symbole de résilience pour le Kasaï

La possible fin de l’épidémie à Bulape serait une victoire majeure pour la province du Kasaï, longtemps marginalisée dans les politiques de santé publique. Elle symboliserait la résilience du système sanitaire congolais, souvent critiqué mais capable de se mobiliser efficacement en situation de crise.

Le gouvernement et ses partenaires appellent cependant à maintenir la vigilance. La surveillance épidémiologique, le renforcement des infrastructures locales et la prévention communautaire demeurent essentiels pour éviter toute résurgence.

Une menace mieux contenue

Depuis près de cinquante ans, la RDC est en première ligne face à Ebola. Si le pays parvient à clore l’épisode de Bulape sans nouveau cas, il consolidera encore son expérience unique dans la gestion des flambées épidémiques. Une victoire certes fragile, mais porteuse d’espoir pour un avenir où la prévention durable remplacera la peur et l’urgence.

Source: Afrik.Com

Haoua SANGARÉ

LETJIKAN