top of page

Mali : la junte radie onze officiers pour “conspiration” et “tentative de déstabilisation”

ree

Bamako, 8 octobre 2025 — La junte malienne a procédé à une nouvelle purge au sein de l’armée. Onze officiers, dont deux généraux, ont été radiés pour “conspiration” et “tentative de déstabilisation”, selon un décret publié au Journal officiel. Parmi eux figure la générale Néma Sagara, première femme officier supérieure de l’histoire des Forces armées maliennes (FAMa).

Une décision qui révèle des tensions persistantes

Les militaires sanctionnés, pour la plupart issus de la Garde nationale, sont accusés d’avoir participé à un projet de déstabilisation du régime du colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis le coup d’État d’août 2020.

Selon des décrets consultés par l’AFP, figurent parmi les radiés le général de brigade Abass Dembélé, de l’armée de terre, et la générale Néma Sagara, de l’armée de l’air.

Six lieutenants-colonels, deux capitaines et un sous-officier complètent la liste. Les autorités ont précisé que ces exclusions ont été prononcées “à titre disciplinaire”, à compter de la signature du décret.

Soupçons de complot contre le pouvoir

D’après plusieurs sources sécuritaires, les officiers auraient été arrêtés début août, soupçonnés de préparer une action contre les institutions de la Transition.

Aucune communication officielle n’a détaillé les faits reprochés, laissant place à de nombreuses spéculations. Ce silence renforce le sentiment d’un climat de méfiance généralisée au sein des forces armées, déjà ébranlées par des rivalités internes depuis les coups d’État de 2020 et 2021.

Une affaire à dimension diplomatique

L’affaire a également pris une tournure internationale après l’arrestation, le 15 août dernier, d’un officier du renseignement français en poste à l’ambassade de France à Bamako. Les autorités maliennes l’accusent d’avoir participé à la prétendue conspiration.

Paris a immédiatement rejeté ces accusations, les qualifiant de “sans fondement”, et exigé la libération de son ressortissant. Cet épisode illustre la détérioration continue des relations franco-maliennes depuis le départ des forces françaises en 2022.

Une armée fracturée dans un pays en crise

Plongé dans une crise sécuritaire majeure depuis 2012, le Mali fait face à des attaques récurrentes de groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Parallèlement, le régime de Bamako s’est rapproché de la Russie et de ses supplétifs du groupe Africa Corps (ex-Wagner), accusés de graves exactions contre des civils.

Une démonstration d’autorité risquée

Pour plusieurs observateurs, cette vague de radiations constitue un signal de fermeté du pouvoir militaire, désireux de consolider son autorité.

Cependant, cette stratégie pourrait aggraver les divisions internes dans une armée déjà affaiblie par les luttes de pouvoir et les crises de confiance.

Dans un contexte de pressions internationales croissantes et d’instabilité persistante, le colonel Assimi Goïta tente de resserrer les rangs autour de son régime.

Reste à savoir si cette politique de fermeté contribuera à la stabilité du pays ou si elle risque, au contraire, d’accentuer les fractures au sein des forces armées maliennes.

 

Haoua Sangaré

LETJIKAN


Commentaires


sama-money-300 (1).jpg
bottom of page