Niger : six journalistes inculpés pour « cybercriminalité », les ONG dénoncent une dérive autoritaire
- Amadou Diallo
- il y a 7 jours
- 2 min de lecture

Niamey – La liberté de la presse est une nouvelle fois mise à l’épreuve au Niger. Six journalistes ont été inculpés, lundi 3 novembre, pour des infractions présumées liées à la loi sur la cybercriminalité. Trois d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Kollo, tandis que les trois autres ont obtenu une liberté provisoire.
Des figures de la presse derrière les barreaux
Parmi les journalistes incarcérés figurent Ibro Chaibou, secrétaire de rédaction à la Radio-Télévision Saraounia, Youssouf Seriba, directeur de publication du journal Les Échos du Niger, et Oumarou Kané, fondateur du périodique Le Hérisson.
Ils sont poursuivis pour « complicité de diffusion de document de nature à troubler l’ordre public », une accusation jugée vague et disproportionnée par plusieurs défenseurs de la liberté d’expression.
Les trois autres journalistes, dont Moussa Kaka, directeur de la RTS et ancien correspondant de RFI, ont été relâchés sous condition. L’affaire, toujours en cours d’instruction, suscite une vive émotion dans le pays et au-delà de ses frontières.
RSF dénonce un « rétrécissement alarmant » de la liberté de la presse
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a condamné ces poursuites, dénonçant un « musellement croissant » des médias nigériens. Dans un communiqué, RSF a exprimé sa « profonde inquiétude » et s’interroge sur la légitimité des chefs d’accusation :
« Comment la publication d’une simple invitation à un événement public pourrait-elle être considérée comme un trouble à l’ordre public ? »
Pour l’organisation, cette affaire illustre une tendance inquiétante à la criminalisation du travail journalistique, risquant d’installer un climat d’autocensure dans les rédactions.
Appel international à la libération des journalistes
L’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA) s’est jointe à l’appel à la libération immédiate des journalistes détenus. Son vice-président, Josué Blaise Mbanga Kack, a exhorté les autorités nigériennes à revoir leur position :
« Les motifs évoqués ne justifient pas une telle privation de liberté. Ces arrestations portent atteinte à la presse, à l’image du pays et à la cohésion sociale. »
L’UJPLA invite le régime militaire à considérer les journalistes comme des « vigiles de la société », garants de la transparence et de la stabilité démocratique, et non comme des adversaires du pouvoir.
Une inquiétante régression de la liberté d’informer
Depuis la mise en place du régime de transition, les observateurs notent un resserrement de l’espace médiatique au Niger. Cette nouvelle vague d’arrestations vient renforcer les inquiétudes quant à la dérive autoritaire du pouvoir et à la fragilisation du droit fondamental d’informer.
Source : Afrik.Com
Haoua SANGARÉ
LETJIKAN








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