Incursion de chasseurs russes : l’Estonie saisit l’ONU et appelle à une réponse internationale

L’Estonie a dénoncé une nouvelle provocation de Moscou après l’incursion de trois avions de chasse russes MiG-31 dans son espace aérien, vendredi 19 septembre 2025. Tallinn a obtenu la convocation d’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies, prévue ce lundi à New York.

« Ce comportement nécessite une réponse internationale », a martelé le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna. Selon les autorités estoniennes et l’Otan, les appareils russes ont pénétré dans le ciel estonien au-dessus du golfe de Finlande, où ils sont restés près de douze minutes. Ils ont finalement été interceptés par des avions italiens, suédois et finlandais engagés dans la mission de police du ciel de l’Alliance atlantique.

Une provocation dans un climat de tensions régionales

L’incident, fermement condamné par l’Union européenne et l’Otan, survient alors que les tensions entre la Russie et les pays baltes ne cessent de croître. En réaction, Tallinn a annoncé vouloir activer l’article 4 du traité de l’Atlantique Nord, qui prévoit des consultations entre alliés lorsqu’un membre estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée.

Pour Margus Tsahkna, cette violation de l’espace aérien « s’inscrit dans un schéma destiné à tester la détermination de l’Europe et de l’Otan ». Le chef de la diplomatie a rappelé que la Russie, pourtant membre permanent du Conseil de sécurité, multiplie les provocations.

Une escalade aux frontières de l’Otan

Tallinn souligne que l’incident n’est pas isolé. Dix jours auparavant, une vingtaine de drones russes avaient franchi l’espace aérien polonais, tandis qu’un drone de combat pénétrait dans le ciel roumain pendant près d’une heure. Autant d’actions qui alimentent l’inquiétude dans une région déjà sous forte pression militaire et diplomatique.

Il s’agit de la première fois depuis son adhésion aux Nations unies, il y a 34 ans, que l’Estonie saisit le Conseil de sécurité en urgence. Les discussions à New York devraient permettre d’évaluer la réponse internationale, entre sanctions renforcées contre Moscou et possible durcissement de la posture militaire de l’Otan en Europe de l’Est.

Source: le figaro

Haoua Sangaré

LETJIKAN